Google accède à la suprématie quantique

Google accède à la suprématie quantique

En informatique quantique, la suprématie quantique est la capacité potentielle des appareils à résoudre des problèmes que les ordinateurs classiques ne peuvent pratiquement pas remédier. L’avantage quantique le plus faible est la capacité à résoudre les soucis simplement plus rapidement.

Sycamore et ses 54-qubit

Alors que les ordinateurs classiques utilisent des transistors pour représenter les données en des zéros et en des uns, ceux quantiques les représentent en utilisant des atomes artificiels, appelés qubits. Plutôt que d’utiliser simplement les règles de la logique, ces derniers interagissent via les étranges mathématiques de la mécanique quantique. Ils prennent zéro ou un et produisent de longues chaînes de codes binaires comme le font les ordinateurs classiques. Mais pendant le calcul, ils peuvent prendre des états entre zéro et un, qui déterminent la probabilité d’obtenir zéro ou un sur la mesure finale.

Chaque qubit est fabriqué à partir d’une petite boucle de fil supraconducteur en forme de signe plus. Non seulement le courant circule sans résistance à travers les systèmes, mais c’est presque comme si l’unité entière agissait comme un seul électron. Chaque signe plus touche quatre autres signes plus en forme de treillis.

Google affirme que son processeur Sycamore de 54 qubits/seconde a été capable d’effectuer un calcul en 200 secondes qui aurait pris 10 000 ans au supercalculateur le plus puissant du monde. Cela signifierait que le calcul, qui implique la génération de nombres aléatoires, est essentiellement impossible sur un ordinateur traditionnel, non quantique.

IBM conteste cette suprématie

Sans surprise, IBM, la société qui exploite le superordinateur que Google prétend avoir battu, et l’un de ses principaux concurrents dans le domaine des ordinateurs quantiques, conteste les affirmations de Google. Dans un billet de blog publié à titre préventif lundi, la société a déclaré que la même tâche pourrait être effectuée sur un système classique en seulement 2,5 jours, plutôt que les 10.000 ans que Google prétend. IBM dit que Google « n’a pas tenu compte de l’abondance du stockage sur disque » lors de l’estimation du temps que prendrait son supercalculateur traditionnel pour effectuer le calcul. Mais malgré les tentatives d’IBM de minimiser les réalisations de Google, de nombreux chercheurs ont salué la nouvelle. Des scientifiques de tout bord comparent la percée de Google au premier vol en avion des frères Wright en 1903. Cependant, il faudra peut-être encore des années avant d’avoir des ordinateurs quantiques utiles pour des tâches pratiques, mais les résultats du géant américain de la technologie auraient pu finalement fournir la preuve qu’un tel avenir est tout d’abord possible.

Il s’agit alors d’une véritable réussite comparée à ce qui se fait déjà en ce moment. Les scientifiques de la branche de recherche de Google ont démontré qu’ils pouvaient surpasser les limites actuelles de la technologie. Et même si ce n’est qu’un début, un avenir radieux s’annonce déjà dans le monde des ordinateurs quantiques.